Pour la clôture de son exposition PRÉMICES/ OPEN-ENDED au MAI qui s’est terminé le 5 Mai. Manuel Mathieu jeune artiste haïtien, résidant actuellement au Canada nous présente durant cette interview son art très tourmenté, suscitant des émotions très fortes.
1)Parlez-nous de votre parcours artistique.
Je suis né à Port-au-Prince. J’ai reçu un Baccalauréat en arts visuels et arts médiatiques à l’UQÀM en 2010. Ma pratique touche à la peinture, la photographie, la vidéo et l’installation. J’ai présenté une exposition solo à la Galerie Monnin de Port-au-Prince en 2010 et à la galerie La maudite Boîte à Montréal (Happy People) en 2011. Mon travail a été présenté à l’exposition encan HAÏTI ACTION à la Maison des artistes à Paris, au Parlement Européen de Strasbourg (France) et dans quelques foires internationales. En 2012, j’ai bénéficié d’une résidence d’artistes au Studio Béluga et le MAI (Montréal, arts interculturels) m‘a offert un solo accompagné d’un catalogue qui sera disponible cet été. Je vis et travaille à Montréal
2) Comment définissez-vous votre travail ? Quels sont vos thèmes de prédilection ?
La peinture est une manière pour moi de partager mon expérience du monde . Pourquoi mes tableaux font souvent référence au monstrueux, à une douleur, une déchirure? Je ne suis pas encore certain de savoir pourquoi. Je peins mes démons qui m’ont déjà poussé à me détruire. Je ne le fais pas de manière autobiographique comme Kahlo mais il est certain que même si ces démons me paraissent étrangers, ils m’appartiennent. C’est le miroir de tous ces moments de tourments qui m’habitent. D’avoir grandi dans un pays où la réalité m’a poussé à banaliser mes réactions, j’ai pris une distance par rapport à mon travail. J’ai nié ce qu’il reflétait en moi : une insécurité, un abandon à la mort et une fragilité.
Je suis plus porté dans ma relation au monde à être sensible à la condition humaine. C’est une condition qui est remplie de tourment, d’incompréhension, de questionnement de hasard et d’abandon. Je ne sais pas d’ou vient ce sentiment de malaise, présent depuis tout jeune, que je ressens ou que je vois autour de moi.
Je suis interpellé et influencé par les œuvres/artistes qui font référence à leur propre existence. Inutile de faire de référence. Leurs travaux renferment tous un niveau de complexité et de mystère. Je pense qu’ils sont tous à la recherche de quelque chose d’indéfinissable qui surpasse les mots.
Ma quête de ce je-ne-sais-quoi est accompagnée de cette volonté de créer un monde singulier/Espace. Ce monde se définit d’une part par ma sensibilité et d’autre part par ma volonté d’organiser ce malaise. L’espace est le volet cognitif de mon travail il crée une balance/tension avec un élément plus organique/anthropomorphique. Intérieur versus extérieur. On est face à un être existant inconnu par lui même dans un espace organisé qui lui est aussi tout à fait inconnu et qui ne reflète d’aucune façon ce qu’il est/qui il est.
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Je suis né à Port-au-Prince. J’ai reçu un Baccalauréat en arts visuels et arts médiatiques à l’UQÀM en 2010. Ma pratique touche à la peinture, la photographie, la vidéo et l’installation. J’ai présenté une exposition solo à la Galerie Monnin de Port-au-Prince en 2010 et à la galerie La maudite Boîte à Montréal (Happy People) en 2011. Mon travail a été présenté à l’exposition encan HAÏTI ACTION à la Maison des artistes à Paris, au Parlement Européen de Strasbourg (France) et dans quelques foires internationales. En 2012, j’ai bénéficié d’une résidence d’artistes au Studio Béluga et le MAI (Montréal, arts interculturels) m‘a offert un solo accompagné d’un catalogue qui sera disponible cet été. Je vis et travaille à Montréal
2) Comment définissez-vous votre travail ? Quels sont vos thèmes de prédilection ?
La peinture est une manière pour moi de partager mon expérience du monde . Pourquoi mes tableaux font souvent référence au monstrueux, à une douleur, une déchirure? Je ne suis pas encore certain de savoir pourquoi. Je peins mes démons qui m’ont déjà poussé à me détruire. Je ne le fais pas de manière autobiographique comme Kahlo mais il est certain que même si ces démons me paraissent étrangers, ils m’appartiennent. C’est le miroir de tous ces moments de tourments qui m’habitent. D’avoir grandi dans un pays où la réalité m’a poussé à banaliser mes réactions, j’ai pris une distance par rapport à mon travail. J’ai nié ce qu’il reflétait en moi : une insécurité, un abandon à la mort et une fragilité.
Je suis plus porté dans ma relation au monde à être sensible à la condition humaine. C’est une condition qui est remplie de tourment, d’incompréhension, de questionnement de hasard et d’abandon. Je ne sais pas d’ou vient ce sentiment de malaise, présent depuis tout jeune, que je ressens ou que je vois autour de moi.
Je suis interpellé et influencé par les œuvres/artistes qui font référence à leur propre existence. Inutile de faire de référence. Leurs travaux renferment tous un niveau de complexité et de mystère. Je pense qu’ils sont tous à la recherche de quelque chose d’indéfinissable qui surpasse les mots.
Ma quête de ce je-ne-sais-quoi est accompagnée de cette volonté de créer un monde singulier/Espace. Ce monde se définit d’une part par ma sensibilité et d’autre part par ma volonté d’organiser ce malaise. L’espace est le volet cognitif de mon travail il crée une balance/tension avec un élément plus organique/anthropomorphique. Intérieur versus extérieur. On est face à un être existant inconnu par lui même dans un espace organisé qui lui est aussi tout à fait inconnu et qui ne reflète d’aucune façon ce qu’il est/qui il est.
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