Un an après la catastrophe qui a ravagé son pays, le jeune Marvin Victor étreint Haïti dans son premier roman, un chef-d'oeuvre.
Voici la première grande fiction née du 12 janvier 2010. Le premier roman de Marvin Victor, Haïtien de 28 ans, repéré dès 2006 par le prix du jeune écrivain francophone qui lui est revenu deux ans de suite pour ses nouvelles et dont il faut désormais retenir le nom.
Corps mêlés nous ramène en ce terrible jour, à Port-au-Prince, aux côtés d'Ursula Fanon, 45 ans. Elle vient de dégager des décombres le corps de sa fille, morte dans son lit. Et maintenant ? Ursula trouve refuge au domicile, encore debout, de son ami et amant de prime jeunesse, Simon Madère, devenu journaliste reporter d'images et qui est incapable de prendre des photos de ce qu'il voit autour de lui ce jour-là. Une mère, "dans la perte de son unique enfant et de soi", vient tenter un dialogue avec Simon, qu'elle n'a pas revu depuis tant d'années. Mais l'homme reste muet. La confidence d'Ursula se transforme alors en monologue intérieur, au souffle ininterrompu comme pour retenir la vie.
Ce 12 janvier, les ruines et les corps mêlés, entassés sur les matelas qu'elle voit par la fenêtre, la ramènent à son enfance, au village de Baie-de-Henne, où la mort était si présente. Les souvenirs remontent et redonnent vie à tous ses morts, dans un désordre flamboyant. Les récits d'Ursula, familiaux, amicaux, amoureux, traversent toutes les époques du pays, de la dictature de Duvalier à nos jours en passant par la révolte contre Aristide. Ils contiennent Haïti de la ville, des champs et de la mer qui baigne Baie-de-Henne, Haïti pauvre et riche, joyeuse et douloureuse, Haïti religieuse, tout cela par morceaux, à la dérive, dans la voix de la narratrice qui cherche à se rassembler. Et s'accroche à la survie possible de son amie Roseline dont le téléphone sonne toujours dans le vide. Lire la suite...
Lire l'article de Tirthankar Chanda paru dans Jeune Afrique
Lire l'article de Christine Rousseau dans Le Monde des Livres
Voici la première grande fiction née du 12 janvier 2010. Le premier roman de Marvin Victor, Haïtien de 28 ans, repéré dès 2006 par le prix du jeune écrivain francophone qui lui est revenu deux ans de suite pour ses nouvelles et dont il faut désormais retenir le nom.
Corps mêlés nous ramène en ce terrible jour, à Port-au-Prince, aux côtés d'Ursula Fanon, 45 ans. Elle vient de dégager des décombres le corps de sa fille, morte dans son lit. Et maintenant ? Ursula trouve refuge au domicile, encore debout, de son ami et amant de prime jeunesse, Simon Madère, devenu journaliste reporter d'images et qui est incapable de prendre des photos de ce qu'il voit autour de lui ce jour-là. Une mère, "dans la perte de son unique enfant et de soi", vient tenter un dialogue avec Simon, qu'elle n'a pas revu depuis tant d'années. Mais l'homme reste muet. La confidence d'Ursula se transforme alors en monologue intérieur, au souffle ininterrompu comme pour retenir la vie.
Ce 12 janvier, les ruines et les corps mêlés, entassés sur les matelas qu'elle voit par la fenêtre, la ramènent à son enfance, au village de Baie-de-Henne, où la mort était si présente. Les souvenirs remontent et redonnent vie à tous ses morts, dans un désordre flamboyant. Les récits d'Ursula, familiaux, amicaux, amoureux, traversent toutes les époques du pays, de la dictature de Duvalier à nos jours en passant par la révolte contre Aristide. Ils contiennent Haïti de la ville, des champs et de la mer qui baigne Baie-de-Henne, Haïti pauvre et riche, joyeuse et douloureuse, Haïti religieuse, tout cela par morceaux, à la dérive, dans la voix de la narratrice qui cherche à se rassembler. Et s'accroche à la survie possible de son amie Roseline dont le téléphone sonne toujours dans le vide. Lire la suite...
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