On ne l'attendait pas de si tôt avec un nouveau titre. Apres La belle amour humaine sorti en automne 2011 et dont on parle beaucoup encore - Lyonel Trouillot a reçu à la fin du mois d'avril le Prix du salon du livre et de la presse à Genève pour La belle amour humaine- l'auteur publie un livre de souvenirs titré Objectif l'autre, chez André Versaille à Bruxelles. Lyonel Trouillot a vu, entendu et il parle. Sans réserves. Il y a des lieux, il y a des gens, il y a aussi beaucoup de musiques, de chansons. Ce sont des fragments de vies, celles de Lyonel mais aussi celles de René Philoctète, de Lobo, de Syto Cavé, de Richard Brisson, de Georges Castera.
Trouillot rend dans Objectif l'autre un bel hommage à Georges Castera, l'invité d'honneur de la 18ème édition de Livres en folie. Sous le titre Castera d'amour et de gauche, il écrit notamment « Quels que soient les honneurs que je reçois à l'étranger, je me dis que c'est à Port-au-Prince, aux Cayes, à Port de Paix de décerner un jour le Goncourt Haïtien. Et le prix de la poésie pour l'ensemble de son oeuvre, le prix de la fidélité à l'idéal, il y a longtemps que Castera l'a reçu. Même s'il n'existe pas formellement, il l'a reçu, ce prix, des chansonniers qui ont mis son oeuvre en musique, des enfants qui récitent ses poèmes, des poètes qui l'imitent ou s'inspirent de son travail, des institutions et associations haïtiennes qui lui ont rendu hommage, des jeunes qui vont chez lui chercher conseil. On pouvait d'ailleurs tout aussi bien lui attribuer le prix de la disponibilité. C'est rare dans la vie d'avoir la chance de rencontrer des gens qui n'ont rien trahi. Merci à toi, vieux bougre, de m'avoir accordé cette chance-là. Pas qu'à moi seul. A un pays... »
Malgré tout l'amour que l'on peut éprouver pour le pays natal, il est impossible de ne pas exprimer un certain désespoir devant l'effritement généralisé, la perte de sens, le désabusement. Si Lyonel Trouillot c'est la promesse, renouvelé à chaque phrase, à chaque prise de parole, de demeurer ici, chez lui, il questionne beaucoup aussi dans Objectif l'autre les choix que nous faisons, ceux que nous ne faisons, ceux que nous faisons pour un petit groupe surtout. Lire la suite...
Trouillot rend dans Objectif l'autre un bel hommage à Georges Castera, l'invité d'honneur de la 18ème édition de Livres en folie. Sous le titre Castera d'amour et de gauche, il écrit notamment « Quels que soient les honneurs que je reçois à l'étranger, je me dis que c'est à Port-au-Prince, aux Cayes, à Port de Paix de décerner un jour le Goncourt Haïtien. Et le prix de la poésie pour l'ensemble de son oeuvre, le prix de la fidélité à l'idéal, il y a longtemps que Castera l'a reçu. Même s'il n'existe pas formellement, il l'a reçu, ce prix, des chansonniers qui ont mis son oeuvre en musique, des enfants qui récitent ses poèmes, des poètes qui l'imitent ou s'inspirent de son travail, des institutions et associations haïtiennes qui lui ont rendu hommage, des jeunes qui vont chez lui chercher conseil. On pouvait d'ailleurs tout aussi bien lui attribuer le prix de la disponibilité. C'est rare dans la vie d'avoir la chance de rencontrer des gens qui n'ont rien trahi. Merci à toi, vieux bougre, de m'avoir accordé cette chance-là. Pas qu'à moi seul. A un pays... »
Malgré tout l'amour que l'on peut éprouver pour le pays natal, il est impossible de ne pas exprimer un certain désespoir devant l'effritement généralisé, la perte de sens, le désabusement. Si Lyonel Trouillot c'est la promesse, renouvelé à chaque phrase, à chaque prise de parole, de demeurer ici, chez lui, il questionne beaucoup aussi dans Objectif l'autre les choix que nous faisons, ceux que nous ne faisons, ceux que nous faisons pour un petit groupe surtout. Lire la suite...