Edito : Caméra au poing
A la rédaction d’Afriscope, on ne peut s’empêcher d’espérer… en ce joli mois de mai. Renouveau, reconnaissances, changements, apaisement… On ne peut s’empêcher d’espérer... sans qu’un sentiment d’inquiétude et d’incrédulité ne parvienne à se dissiper. Une éclaircie peut-elle durer, persister dans le contexte européen actuel ? Rien n’est moins sûr. L’élection présidentielle l’a montré : le repli identitaire et la xénophobie se sont banalisés dans notre pays.Pour lutter contre ces fléaux, certains choisissent l’arme cinématographique. Hors des sentiers filmés et des circuits de production et de distribution habituels, une nouvelle génération de réalisateurs pratique le « cinéma guerilla » : une autre façon de concevoir, produire et réaliser des films, sans grands moyens financiers mais avec une créativité, une urgence et un sens de la débrouille qui balayent tous les obstacles.
Djinn Carrénard, qui revient dans ce numéro sur l’incroyable aventure de son film Donoma, est l’une des figures de ce mouvement en France. Mais bien d’autres l’accompagnent. Et puisque notre monde n’est pas à une contradiction près, ce courant ne dédaigne pas à l’occasion les honneurs de Cannes. Cette année, Malek Bensmaïl, Philippe Lacôte et Diana Gaye présentent leur projet de film dans le cadre de la Cinéfondation du Festival. Ce ne sont pas tous des « guerilla film makers » mais leurs oeuvres partagent l’ambition d’agrandir les territoires du cinéma… et, de ce fait, nos représentations.
Fraternellement vôtre,
La rédaction d’Afriscope
Sommaire
A la Une :- Une : Cinéma génération guérilla
- Une : Malek Bensmaïl, les Odysseys d’un documentariste
- Une : Dyana Gaye, une « étoile » transnationale
- Une : Philippe Lacôte filme la Côte d’Ivoire
- Une : Jean-Pascal Zadi, l’ovni Hip-Hop
- Des hauts et débats : Le « cinéma guérilla » selon Djinn Carrénard
- On s’bouge : Les assos font leur cinéma
- On s’bouge : Canal Marches avec les quartiers populaires
- On s’bouge : Les foyers font leur cinéma