
Exposition France Info
« Haïti, 10 jours après le tremblement de terre »
« Haïti, 10 jours après le tremblement de terre »
Le 12 janvier 2010, vers 17 heures, un séisme de force 7 a frappé Haïti, détruisant la capitale Port-au-Prince, et tuant entre 250.000 et 300.000 personnes, soit davantage pour une seule ville que la bombe nucléaire qui rasa, le 6 août 1945, Hiroshima.
J’étais en vacances, en montagne. Quand mon téléphone a sonné, je grelottais sur un télésiège en plein vent.
-Tu pourrais partir là-bas, assez vite ?
-C'est-à-dire ?
-Deux ou trois jours…
Dès la nouvelle connue, avant même qu’on ait bien compris l’ampleur de la catastrophe, les premiers reporters de France Info sont partis. Les scènes qu’ils racontaient dépassaient l’insoutenable. Immeubles fracassés, rues jonchées de cadavres au milieu desquels on trouvait parfois un enfant vivant, chiens fous et dangereux, scènes de pillage, absence de médecins, de secouristes, de policiers.
Arrivé une semaine après, j’ai commencé à enregistrer, monter et transmettre des reportages sur la deuxième urgence : réparations de fortune des hôpitaux, installations des premiers camps, début des distributions d’aide alimentaire.
Fallait-il faire aussi des photos ? Ajouter des images aux sons ?
Il me semblait que le seul reportage radio suffisait à évoquer la situation, mais pas à la ressentir. Je voulais amener l’auditeur à l’intérieur même du chaos haïtien. Et puis j’avais l’impression que les photos qui paraissaient dans la presse insistaient trop sur le spectaculaire du désastre, et pas sur la réalité, le quotidien de la vie des rescapés. J’ai donc commencé à photographier les habitants des camps, la peur et parfois les jeux des enfants, la difficile quête pour tous d’eau, de nourriture. Il fallait montrer les difficultés qu’ils rencontraient mais aussi la dignité, la fierté que les haïtiens gardaient malgré tout. Chaque jour, par satellite, j’envoyais mes photos avec les reportages radio que les auditeurs de France Info pouvaient consulter sur le site internet de la radio, comme ils auraient ouvert une fenêtre sur un monde du dehors dont leur parvenait la rumeur.
Jean-Marie Porcher
Jean-Marie Porcher, preneur de son à Radio France depuis 1978, exerce la photo depuis l’âge de 10 ans. Parmi ses travaux : Kosovo, les ruines de la dernière guerre en Europe. (exposition en 2000, maison de Radio France)

Remarquable témoignage visuel, ce reportage, sous la forme d’un récit photographique, rassemblera 20 clichés inédits réalisés en Haïti par Jean-Marie Porcher, 10 jours après le tremblement de terre.
Pour ne pas oublier Haïti
Technicien à Radio France et photographe confirmé, Jean-Marie Porcher a accompagné la seconde équipe de reporters du groupe Radio France dépêchée sur place et y est resté trois semaines.
Depuis le premier séisme, le 12 janvier 2010, la rédaction de France Info se mobilise pour couvrir régulièrement la situation de l’île. Ainsi, depuis 10 mois, 6 reporters sont allés sur place, en moyenne une fois par mois.
Il y deux semaines, le reporter Grégory Phillips a suivi l’Unicef et son ambassadeur Lilian Thuram sur le terrain pour témoigner de la reconstruction des écoles. Il y retournera mi-novembre accompagné de la reporter Isabelle Labeyrie pour l’élection présidentielle et rendre compte du long travail de redressement qui s'y déroule actuellement.
Au service de l’information, France Info s’engage à couvrir cette actualité tant que cela sera nécessaire.
France Info et la photo
C’est la magie de la radio que d’évoquer tout un monde par le son seul. Et pourtant, l’image permet par moment, comme une rythmique, de revenir au réel.’’Jean-Marie Porcher
Au-delà de l’œuvre artistique, cette exposition s’inscrit dans la volonté de France Info de délivrer une information libre, entière et sincère.
C’est pourquoi, sur le site internet france-info.com, information et image vont de pair : l’image incarne l’information, le texte lui donne vie.
Une exposition à retrouver également france-info.com