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Haïti dans le monde

Entretien avec Jean marie Lamour, réalisateur de "Corrie le seigneur", le premier long métrage d’animation haïtien

Ce n'est ni Kirikou, ni Avatar (dont il se réclame pourtant), la facture y est souvent maladroite, un peu anachronique aussi mais le film de Jean-Marie Lamour, réalisé en quasi complète indépendance, pour ne pas dire solitude, pourrait bien inaugurer une nouvelle ère pour le cinéma haïtien.



Entretien avec Jean marie Lamour, réalisateur de "Corrie le seigneur", le premier long métrage d’animation haïtien

Collectif 2004 Images– Comment vous est venu votre goût pour le cinéma ?
 
Jean-Marie Lamour  - J’ai été projectionniste au Capitol de  1989 à 1995. C’est ce qui m’a donné l’amour du cinéma, et l’envie d’en faire. Puis je suis parti aux Etats Unis et j’ai étudié à la GIBBS School, à Boston, pendant 2 ans, où j’ai appris l’animation.
 
C2I - « Corrie le Seigneur « est votre 4 ème film  mais votre première animation. Comment vous êtes vous tourné vers ce genre ?
 
JML - J’ai d’abord réalisé des fictions « Conspiration », « Surface », et « L’apprenti » en 2006, 2007 et 2008.
Au départ, je pensais faire « Corrie » avec des vraies caméras et des vrais personnages mais je n’avais pas de budget. C’est après avoir vu Avatar, que j’ai cherché sur internet comment faire et j’ai découvert un logiciel d’animation « Iclone 4 » et puis j’ai travaillé dur et seul pour apprendre à utiliser.
 
C2I –Comment vous est venue l’histoire de Corrie le seigneur ?
 
JML - Je n’ai pas mis de temps à écrire le scénario, c’est basé sur une histoire vraie, qui est celle de ma famille et en particulier de ma tante Corrilia Jean-François, qui était originaire de Sainte-Suzanne, près de Trou du Nord, en Haïti,.
Elle était très pieuse et alors qu’elle était sur le point de rentrer dans les ordres, elle est tombée amoureuse d’un homme, qui l’a abandonnée. Elle en est devenue folle, a cessé de manger et est morte. Puis elle a ressuscité, et de retour à la vie s’est faite appeler « Corrie le Seigneur ». La population était très impressionnée par elle. Dans la réalité, elle était simplement tombée dans le coma et en était sorti.
 
C2I -Quelles ont été les grandes étapes  de préparation et de réalisation du film ?
 
JML - Comme je disais, pour l’écriture du scénario, ça a été rapide, c’est comme un don venu du ciel !
Pour les voix, j’ai fait appel à des acteurs, certains que je connaissais, d’autres qui ont eu envie de se joindre au projet car c’était une première expérience. Pour tout le reste, c’est entièrement moi.
 
C2I  - Est-ce que vos personnages ressemblent physiquement à ceux qui ont existé en vrai ?
 
JML  - Oui, les personnages de ma tante et de ma mère ont eu une incrustation de photos d’elles,  et c’est également une photo de mon fils qui est associée à mon avatar, car j’ai aussi un rôle dans le film puisqu’enfant, ma tante Corrilia m’a sauvé de la mort.
 
C2I– Qu’est-ce qui vous a plus dans l’animation ?
 
JML  - On peut créer ce que l’on veut, construire la scène comme on veut, on peut reconstruire des décors ou des objets d’époque, comme les land rover des années 40/50. Qu’on voit dans le film. On peut utiliser 16 caméras virtuelles simultanées, et utiliser la 3D. ca représente une certaine liberté, ça coûte moins cher qu’une fiction mais c’est 50 000 dollars quand même. Je n’ai pas réussi à trouver de prêt,  j’ai tout investi moi-même. Lorsque vous cherchez de l’argent, les gens ne croient pas en vous et ce n’est qu’après, quand le film est sorti qu’ils reconnaissent le travail.
C’est une expérience qui m’a beaucoup plût. D’ailleurs dès que je le peux, je commence le prochain, qui sera sur la guerre des Cacos.
 
 
C2I  - Le 13 août dernier, vous avez projeté le film en avant première à Montréal. Comment s’est déroulée la projection à l’ONF ?
 
JML  - La salle était pleine à craquer, ça été très positif. C’est un lieu important pour l‘animation.
Le public, a trouvé intéressant la technique et l’histoire. C’est une histoire  la fois touchante, et en même temps, il y a beaucoup de suspens et d’action ; cela se passe à l’époque des tontons macoutes et Corrilia était très provocatrice.
 
C2I– Envisagez-vous de projeter le film en Haïti, sachant qu’il n’y a plus de salle de cinéma ?
 
JML  - Si, il existe  une salle qui s’appelle Versailles, au Cap Haïtien. Mais je voudrais qu’il passe d’abord dans les autres pays, qu’il gagne un peu en valeur avant d’aller en Haïti.
 
C2I– Vous avez l’impression qu’en Haïti on ne prend pas le cinéma au sérieux ?
 
JML  - Cela dépend du parcours préalable du film. S’il a eu un bon parcours international, il sera mieux accueilli en Haïti, mais il y a des exceptions et certains films haïtiens ont eu un gros succès localement, comme « La peur d’aimer » de Réginald Lubin.
 
 
C2I- Quel plan avez-vous pour faire connaître votre film ?
 
JML  - Le bouche à oreille, les réseau sociaux…
 
 


 
Corrie le Seigneur
Réalisation : Jean-Marie Lamour
Montage : Jean-Marie Lamour et Linda Chery
Année : 2011
Durée : 90 min
Format numérique / couleur
Distribution Party Blast Studios – le tél /

Mercredi 17 Août 2011
Admin C2I
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